Là haut sur la montagneeeuh (Mei)

Mei remerçia Answald pour la potion. Lors de la pause elle se demanda ce que Baldwin tricotait, elle se demandait s'il avait besoin de sang mais n'osa pas aller lui demander. Et puis il savait bien lui faire un numéro de séduction ou de 'je me meuuurs' pour la convaincre de pencher le cou un peu plus sur le côté, là parfait.

Durant le trajet Mei se laissa aller à rêvasser et regarder tout autour d'elle. Mei n'étant pas méfiante de nature, et étant entourée par de vaillants hommes bons guerriers en plus d'un loup. Elle avait tout pour passer en mode 'faible prêtresse escortée'.

Quand ils arrivèrent au village, un petit air passa à la tronçonneuse dans l'esprit de Mei et elle siffla : "laaaaaaaalaaaaaa laaaaaaaa, ouin ouin ouin, laaaaaaaalaaaaaaaaaa laaaaaaaaaa ouin ouin oua".
Avant de papillonner des yeux, la présence quitta son esprit dans un bruit de colt et d'éperons.
Elle porta une main devant ses lèvres et observa le village vide (qui aurait une boule de paille à faire traverser la rue ?) "On dirait un village fantôme..." Elle se tourna vers Baldwin. "Je vais aller voir une maison au hasard !"
Et elle descendit de cheval et détala promptement jusqu'à la maison la plus proche pour regarder par la fenêtre en essuyant le carreau avec sa manche.

C'est malin maintenant j'ai une ville du farewest dans le crâne.

Heureusement qu'il n'y a pas réellement d'arme à feu dans ce monde, parce qu'à mettre son nez à fenêtre, Mei aurait eu toute les chances de se faire plomber le crâne avec un vieux tromblon.

D'un autre côoootéééé... La maison semblait totalement désertée. Désertée de chez désertée de désertée (c). C'était vide de chez vide de... Oui, ok, on a compris.

Baldwin et Answald avaient eux aussi mis pied à terre. Le Norden, qui avait toujours un côté très pratique des choses, déclara :

"Bon bah si tout le monde est mort, on pourrait en profiter pour récupérer de quoi manger. La montagne, c'est surtout des cailloux."

Le Mälden le foudroya du regard. Même s'il savait que leur nouvel allié n'avait pas tort, ce la ne lui plaisait guère de jouer au voleur.

Le loup s'était mis à renifler dans tous les recoins mais n'avait pas encore levé la patte pour baptiser le coin d'une maison.

Mei entra dans une maison. Qu'elles soient toutes vides l'inquiétait énormément. En tant que prêtresse elle préfèrait trouver quelque chose plutôt que rien et avoir une possibilité d'agir tout de suite.
Elle entra donc dans une maison et fit toutes les pièces, fouillant pour un indice, quelque chose, des traces de lutte ?

Et elle fit d'autres maisons comme ça, en courant d'une à une autre, ignorant Baldwin et Answald. Elle s'imaginait graduellement le pire, surtout pour les enfants.

Mei était de plus en plus inquiète de ce village fantôme en revenant vers ses deux compagnons. Une main devant ses lèvres pâles mordillées, elle s'arrêta devant Baldwin et Answald et les observa un moment se disputer.
Leur dispute était surréaliste. La jeune Alnden fit des yeux ronds, stupéfaite et perplexe en même temps. Elle leur saisit les manches et tira dessus pour attirer leur attention et les sermonner : "il n'y a rien ici !! Ca n'est pas la peine de vous disputer pour ça ! Il n'y a rien ! Il n'y a plus personne ! Même pas dans le temple ! - Ses grands yeux s'affolèrent, elle imaginait le pire en crescendo et son coeur faisait un marathon audible - Baldwin ! Pourquoi il n'y a personne ?!" Demanda t-elle au Norden en s'accrochant à ses bras d'un regard suppliant.

Cette ville fantôme l'angoissait, cette ville et ces âmes absentes... Elle imaginait qu'ils avaient été transformés en zombi, ou autre chose...

Baldwin ouvrit la bouche, sembla prêt à lâcher un sarcasme mais dégonfla sa méchanceté comme un ballon en voyant le regard suppliant de Mei :

"Euh... Je suppose qu'ils ont du fuir quand les monstres ont commencé à envahir la montagne."

Il jeta un coup d'oeil à Answald, comme pour l'inciter à confirmer ses dires s'il ne voulait pas se faire arracher les précieuses.

"Ce serait logique," fit le Mälden. Son ton sous entendait toutefois un "mais".

"Mais, après tout, ils ont pu aussi être capturé par les monstres et réduits à l'état d'esclave. Mais les Norden auraient très bien pu les boulotter. Mais..."

Baldwin s'appliqua à détourner l'attention de Mei du "mais" fatal :

"Tu ne voudrais pas manger un morceau ?" demanda-t-il d'un regard charmant et charmeur. Il tendit ensuite le doigt vers une bâtisse et invoqua l'argument qu'il espérait ultime afin de convaincre ses deux compagnons : "C'est une auberge. On prend ce qu'on veut et on laisse de l'argent."

Mei écouta Baldwin et Answald. La raison de la fuite pour expliquer que le village soit totalement désert sembla la rassurer, et Baldwin réussi à détourner son attention du 'mais' et des add-on inclus dans la phrase d'Answald.
Le ton charmant et charmeur du Norden fit se tourner la jeune Alnden vers l'endroit que son compagnon pointait du doigt alors que ses élans cardiaques se calmaient sans toutefois s'éteindre totalement. Le vide l'effrayait, l'absence l'effrayait.
Elle passa une main dans ses cheveux or et argent pour glisser une mèche mêlée derrière son oreille droite. Se tournant ensuite vers ses deux compagnons, s'inspirant d'eux pour reprendre contenance. Sa main la démangeait de prendre celle d'Answald ou de Baldwin, voire les deux, et finalement elle se glissa toute seule, cette main, dans celle de grand frère Baldwin. Puis l'innocente prêtresse tourna la tête vers Answald avec un petit sourire faible qui se voulait courageux et encourageant. "Si on laisse de l'argent, pourquoi pas ?"

Baldwin et Answald furent d'un commun accord soulagés que la situation... N'explose pas en crise de panique. Ils décidèrent de laisser les cheveux là, attachés à des anneaux prêvus pour dans les murs, et se dirigèrent donc vers l'auberge en compagnie de Mei.

L'auberge était vide, comme toutes les autres bâtisse du village. Sur la table se trouvait quelques assiettes froides et en partie pleine, mais nulle trace de lutte.

Baldwin passa derrière le comptoir et posa les mains dessus, avant de prendre l'air bourru d'un (mignon) aubergiste :

"M'sieur'dame, qu'est ce que j'vous sers ?" déclara-t-il en espérant que Mei ne porterait pas attention aux assiettes qui n'avaient pas été terminées.

Et ben si, Mei avait porté toute son attention sur les assiettes qui n'avaient pas été terminées. Elle les fixait d'un air triste avant d'entendre Baldwin faire le clown et de sourire en levant la tête vers lui comme une enfant distraite d'un méchant devoir de mathématique.
"Un peu de poulet, s'il vous plait !" Répondit-elle avant de tourner la tête vers Answald, joyeusement, bien que les mains serrées sur ses genoux sous la table. "Et vous mon seigneur ?"

Ca n'allait certainement étonner personne si Answald réclamait de la bière. Baldwin remplit un pichet (de mauvaise grâce car il voulait bien jouer le jeu mais seulement avec Mei, ouais vous voyez le favoritisme) et disparut dans ce qui devait être la réserve, afin de voir ce qu'il pourrait trouver à manger pour ses "clients".

Durant son absence, Answald en profita pour interroger la jeune prêtresse :

"Pourquoi ce Norden vous protége-t-il ainsi ?" demanda-t-il, d'un ton toutefois poli. "Ce n'est pas quelque chose d'habituel chez eux."

Il marqua une brève pause avant d'ajouter :

"Je ne veux pas vous offenser mais je ne peux lui faire entièrement confiance."

Mei sourit en suivant Baldwin des yeux. Elle tourna la tête vers Answald pour le regarder d'un air plus calme lorsqu'il l'interrogea. A sa question elle ne s'offusqua pas. Elle répondit même avec beaucoup de compréhension, et d'une voix douce. "Je comprends que vous ne puissiez pas lui faire entièrement confiance - dit-elle simplement, puis elle répondit à sa question - c'est vrai que je ne sais pas vraiment pourquoi Baldwin est si gentil avec moi. Il m'a sauvé la vie dans les montagnes, juste après mon exil. Il m'a appris beaucoup de choses ensuite."
Elle passa une mèche d'or derrière une oreille en souriant un peu plus d'un amusement innocent. "Même si des fois il a des attentions osées, on a fait une sorte de marché." Elle baissa les yeux, se rappellant sa rencontre avec le Norden. "Quand je me suis réveillée et que je l'ai vu, ma première réaction a été très violente... Je l'ai giflé, je l'ai griffé et heu... Donné un coup de genou..."
Elle releva les yeux sur Answald d'un adorable petit air gêné, un sourcil froncé et l'autre haussé. "Baldwin est l'ennemi de la Norden..." Elle s'arrêta, les mots rentraient dans un mur, coincés dans sa gorge, elle serra les poings sur ses cuisses, sous la table. "Il me protège et en échange je lui donne mon sang."

Mei mangea de bon coeur, ne serait-ce que pour se montrer raisonnable : ça n'est pas le ventre vide et proche de l'hypoglycémie (ou glicémie je sais pas) qu'on a une vitesse de réaction époustouflante.
Elle observait aussi, un peu, le Mälden manger. Et bien que la nourriture soit fort grasse Mei est une petite gourmande qui n'est pas sectaire en nourriture ce qui ajouta à son entrain pour se nourrir.

Toutefois elle pensait aussi à Baldwin, le Norden avait besoin de sang et le rappel du pacte qu'ils avaient fait lui faisait penser qu'elle allait demander à Baldwin s'il voulait un peu de son sang.
C'est sur cette pensée qu'elle s'apprêtait à formuler qu'elle leva les yeux sur lui pour remarquer le geste maladroit et l'air de son camarade. La jeune prêtresse fronça les sourcils avec anxiété en se levant pour s'approcher du Norden. Posant ses mains inutilement mais doucement sur les épaules de son mentor pour l'empêcher de manquer de tomber une seconde fois de sa chaise. Elle demanda à voix basse en cherchant ses yeux des siens lapis-lazuli : "Baldwin ? Que se passe t-il ?"

Answald parut suspicieux en voyant le changement d'attitude soudain du Norden. On ne changeait pas en quelques heures une forte tension entre deux membres de races ennemies. Toutefois, il laissa le soin à Mei d'éclaircir la situation et se contenta de suivre la scène, une main posée sur la table, l'autre discrètement glissée vers la poignée de son épée. Mais, ça, ni Mei, ni Baldwin ne pouvaient le voir.

Le Norden releva la tête vers Mei quand celle-ci vint le rejoindre et poser les mains sur ses épaules. Il cligna des yeux puis porta la main à son front d'un air gêné.

"Je suis confus... J'ai du m'assoupir durant quelques secondes," expliqua Baldwin avec un sourire qui se voulait rassurant.

Answald renifla mais ne fit aucun commentaire. Le Norden détourna à nouveau la tête pour regarder dehors. Ses sourcils étaient froncés, sa mine quelque peu inquiète, mais il ne semblait pas prêt de partager la raison de son trouble.

Mei fronça les sourcils d'anxiété et tourna les yeux et la tête dans la direction que regardait le Norden. Elle fouilla des yeux ce qu'elle voyait, ouvrant grandes ses oreilles, et laissa glisser ses mains gentilles sur les épaules de Baldwin jusqu'à ce qu'elles les quittent lorsque l'Alnden se dirigea vers la fenêtre ou la porte, enfin, vers le dehors.

Elle glissa un regard à Answald, de ses grands yeux lapis-lazuli, et s'approcha prudemment de la sortie.
Mais non, Mei n'est pas paranoïaque, enfin si elle l'est un peu, trouillarde surtout, suicidaire aussi.