Les épreuves (Toryn)

Toryn se redressa puis s'assit dans son lit, toujours somnolant. Il parcourut du regard la pièce dans laquelle il se trouvait, bailla, et s'étira. Son dos lui faisait mal... En fait, entre ce matelas, qui était tout aussi confortable qu'un lit de pierre, et la rigueur de son voyage, ce n'était pas bien étonnant. Mais cet hotel était le seul que sa bourse pouvait lui permettre... Il était nostalgique de l'hospitalité offerte à Nagisa. Il se leva enfin et alla ouvrir une fenêtre, inspira profondément, puis observa les environs, rêveur. "Si je passe ces épreuves, j'espère être plus à l'aise financièrement pendant un moment...", pensa-t-il.

À vrai dire, Varsvajheim n'était pas vraiment de son itinéraire initial. Mais les choses étant ce qu'elles sont, il ne pouvait pas continuer les poches vides. Après tout, même un honnête homme doit manger et se vêtir. Et ces épreuves, s'il les gagnait, représentaient une solution intéressante à court terme. Il bailla de nouveau et... "Les épreuves!", s'écria-t-il. Elles devaient commencer vers 10 heures et d'après le ciel, il devait approcher les 9 heures! Il enfila ses vêtements, usés par les intempéries, à toute vitesse, attrappa son sac et son épée, puis se précipita vers la sortie, payant au passage l'aubergiste.

Il ne pouvait plus se permettre de traîner s'il ne voulait pas rater l'évènement...

(Voilà pour mon premier post ^^! Remarquez que dans tout bon RPG, le héros débute l'aventure en ayant dormi trop longtemps... )

Toryn sortit hors de l'auberge pour atterir dans une rue juste assez large pour laisser passer un gros tonneau de bière ou de vin. Le sol était boueux et humide. Une averse était tombée durant la nuit. Mais à bien y regarder (et à sentir), il n'y avait peut-être pas que de la boue par terre.

Notre jeune guerrier, pour rejoindre le lieu du rendez-vous, devait traverser nombreux quartiers. Et, tout naturellement, sauf s'il était masochiste et décidé à arriver en retard, il devait rejoindre la plus grande artère du bas quartier pour pouvoir arriver aux portes du coeur de la ville.

Autant dire que c'était un village tout aussi exotique que instructif, étant donné que même à 8h du matin les macreau et leur banc de poissons étaient de sortis, et les voleurs aussi. Le bas quartier ne cessait jamais ses activités illicites, qu'il s'agisse de la prostitution, du vol, de la contrebande ou du meurtre.

Alors qu'il tournait au coin d'une rue, il pu entendre une voix féminine l'appeler. Mais il ne s'agissait pas de l'échos séducteur d'une prostituée, plutôt celui de la personne qui avait quelque chose à vendre sous le manteau.

"Pssst, monsieur le guerrier, colliers magiques, bon marché !"

La voix sortait de dessous un capuchon noir et d'un personnage de petite taille. Mais il pouvait appercevoir entre les ombres un visage fin à la peau foncée.

Se retournant, Toryn posa le regard sur celle qui venait de l'interpeller puis sur ce qu'elle lui proposait. C'étaient, assurément, de bien jolis colliers mais dont on pouvait aisément douter de leur enchantement ainsi que de leur espérance de vie. En réalité, même s'il avait été intéressé, notre jeune guerrier, sans un sous qu'il était, n'aurait propablement pas pu se permettre une de ces breloques. Et donc, quelque peu gêné, il refusa l'offre. "Je suis véritablement désolé, mais je n'ai ni le temps ni l'argent de faire des emplettes.", dit-il. Et il s'éloigna, bien décidé à reprendre son chemin et à atteindre les portes sans plus attendre.

"Eh !" s'exclama la jeune fille vendeuse de collier.

Elle courrut après le pauvre Toryn pour le rattraper et, une fois passée devant lui, se retourna et baissa son capuchon.

Il n'y avait aucun doute possible. Le guerrier avait bien affaire à une jeune Yolden, l'un des funestes habitants du désert de Shekare. Pas le genre de compagnie que devait rechercher un Helden...

Ses cheveux étaient d'un rouge flamboyants, une crinière un poil désordonné. Sa peau était sombre, écailles reptiliennes presqu'invisible à l'oeil nu. Et sa longue cape noire à capuche lui couvrait entièrement le corps. Contrairement à d'autres Yolden qui semblaient prêts à vendre père et mère, la jeune fille respirait l'insouciance la plus totale.

"Où vas-tu comme ça, le guerrier ? On dirait que t'a Nor aux trousses et que tu crains que ton destin te rattrape ! Tu as volé quelque chose, c'est ça, hein ?" questionna-t-elle avec un sourire malicieux. "Je peux t'aider à te planquer..."

Le pauvre Toryn semblait avoir écoppé d'une emmerdeuse curieuse premier choix. Y en a qui ont vraiment pas de bol...

Toryn laissa échapper un léger soupire. Il observa un moment la jeune femme, l'évaluant du regard, puis la contourna et reprit son chemin. "Si vous voulez savoir où je vais, je crois que vous n'aurez d'autre choix que de me suivre." dit-il, sans se retourner, comme unique réponse. Et sur ces mots, il accéléra le pas.