Promenons nous dans les bois (Mei)

Mei avait péniblement relevé les yeux lorsque Sadako hurla au carreau qui s'était fiché dans son épaule, puis sursauta quand une voix lui dit d'abattre Sadako maintenant.

L'Alnden se releva promptement, tête basse, tira son épée de cour, releva la tête et tout en même temps se jeta sur son ennemie avec un immense sourire aux lèvres avant de viser le coeur et de porter le coup de toutes ses forces !

+ Et si ça marche, elle lui coupe la tête.

Sadako poussa un cri lorsque Mei se précipita sur elle. L'étonnement se lisait dans son regard, sans doute ne s'attendait-elle pas à ce sursaut de combativité chez sa proie. Elle poursuivit son incantation et des filaments noirs surgirent, tentant d'immobiliser l'Alnden. Aussitôt, une lumière éblouissante apparut derrière Mei et déchira les tentacules avant qu'elles ne l'atteignent.

La prêtresse put porter son coup, usant de ses dernières forces pour trancher la tête de la Norden, déchirer la chair et couper l'os à l'aide de la lame de son épée.

La tête de Sadako se détacha et roula au sol. L'expression d'effroi de la sorcière toujours présente sur le visage mort. Les illusions s'évanouirent.

Les jambes de Mei se firent faibles, elle avait tout juste assez de force pour tenir debout.

"Eh bien, on dirait qu'il s'en est fallu de très peu," commenta une voix amusée dans le dos de Mei.

Mei tomba à genoux en gardant ses grands yeux rivés sur la tête roulante de Sadako. Elle gloussa, un de ces petits rires de joie acide malsaine. Puis, rangeant son épée et posant ses mains sur ses genoux, la tête baissée pour reprendre son souffle... L'Alnden trembla quelques secondes, comme si elle se battait contre quelque chose mais la lutte fut tel un éclair. Elle se redressa et tourna lentement la tête par-dessus son épaule pour voir son... 'sauveur'... Et le dévisager sans cesser ce sourire méprisant. *Gratitude : 0* L'être fou et maléfique n'aimait pas les utilisateurs de la voie de la lumière...

Ses grands yeux de faucon naguère beaux de lapis-lazuli et ce visage pâle étaient aigris, grisâtre. Ses longs cils de ses paupières mi-closes et l'ombre de ses cheveux offraient un regard profond mais ténébreux. Ses longs cheveux or et argent qui coulaient jusqu'au creux de ses reins. Elle porta la main droite à sa frange pour passer sa paume sur son front moite.
"Qui êtes-vous ?" Finit-elle par lâcher à voix basse, remplie de méfiance mais tout de même, la fatigue et la douleur (si Mei est toujours blessée) transperçaient dans sa voix faible. Posant la question, elle se releva et en ayant rattrapé la tête de Sadako par les cheveux. Prenant le visage de la sorcière en coupe dans ses mains. Elle l'admira avec un plaisir non feint devant cette expression figée dans l'effroi. "J'aime cette expression sur ton visage... ma petite... Spécialement quand tu es morte avec *cette* tronche..." Susurra t-elle pour elle-même avant de...
Déposer un baiser sur les lèvres mortes de Sadako. Riant ensuite, la tête sous le bras. Se tournant entièrement vers l'autre inconnu. Fièrement, crevée, mais fière.

L'homme se tenait à une dizaine de mètres de Mei. Certaines mauvaises langues diraient sans doute qu'il s'agissait d'une distance de sécurité, entre lui et... la folle. Il avait une cape rouge qui lui couvrait les épaules et dont le col montait légèrement sur le bas de son visage. Elle était fermée par des lanières en cuir. En dessous, il portait les habits communs d'un guerrier. Des bottes noire dans lesquelles étaient glissés ses braies, un pourpoint gris qui devait recouvrir une armure. Ses vêtements étaient de bonne facture malgré leur simplicité. On pouvait supposer qu'il n'était pas d'origine paysanne. Autour de son cou se trouvait un collier au bout duquel pendait une pierre translucide. Une petite étoile semblait flotter à l'intérieur et produisait une légère lueur.

Le sauveur de Mei avoisinnait joyeusement le 1m90. Il était coiffé de cheveux blonds et longs, ainsi que de yeux bleus clairs. Ses oreilles... Et bien, il avait des oreilles rousse de loup, comme tout bon Mälden, et la queue qui devait aller avec sous la cape. Son visage respirait la noblesse et peut-être même la fierté. Son nez était droit, ses lèvres normales. Son menton n'était ni trop grand, ni trop petit. Et il était parfaitement rasé (ce qui était assez rare chez un guerrier Mälden pour être souligné !). Une petite cicatrice, presque invisible, se trouvait au dessus de son arcade sourcillière.

Dans sa main droite, il tenait une arbalète lourde. Elle était baissée vers le sol mais un autre carreau avait déjà était fixé sur l'arme. Quant à sa main gauche, ou plutôt son bras gauche, il était protégé par plusieurs plaques de métal reliées entre elles, formant ainsi une sorte de gant articulé, avec des griffes au bout. Le genre de truc auquel on n'aurait pas aimé serrer la main.

"Je m'appelle Answald Gunnolf. Puis je savoir ce qui vous a amené dans cette forêt, jeune fille ?" demanda-t-il sans ciller face au manège de Mei avec la tête.

Mei avec la tête sous le bras comme un trophée, le front brillants de sueur et les joues rougies, l'Alnden or et argent releva le menton. Elle le baissa lentement ensuite, passa la langue sur ses lèvres roses en faisant aller son grand regard de haut en bas sur le Mälden. Son corps encore grièvement blessé ne lui envoyait que des ondes de douleurs, dans les bras, dans les jambes, dans la poitrine... Elle toussa et ravala le sang qui venait envahir sa bouche mais elle oublia de rincer ses dents de la langue car lorsqu'elle parla, on voyait le sang. "La même chose que vous, je présume..."
Peu encline à donner son nom si lui ne le savait pas déjà, l'Alnden folle roula des yeux, un élan de douleur lui donna le vertige. Elle ricana quand même à ses paroles, lâchant la tête de Sadako et retombant à genoux. La même chose que lui, hein, pour un guerrier usant de la voie de la lumière... Ca voulait dire débarrasser le monde des démons et autres Norden... Ca c'était 'l'autre' qui allait dans ce sens, la Mei n'avait que faire du bien ou du mal. Seule comptait sa sauvagerie.

Enfin, là maintenant, si elle n'avait pas de soin, elle allait mourir ici la sauvage.
Mei releva difficilement la tête vers le guerrier Mälden, les sourcils froncés de défiance mais le regard trouble. Elle finit par faillir sous l'assaut d'une nausée, le monde se fit trouble et inégal, puis flou, puis noir. Et elle tomba face contre terre.

*Pendant ce temps la joueuse est aux petits anges bleus parce que elle a Etienne Navarre made by Roci *

Mei s'éveilla d'un rêve bizarre avec des loups qui lui léchaient amoureusement les talons quand elle les fuyait et qui la dévoraient une fois qu'elle avait approché la main. S'éveillant en sursaut quand l'animal ressemblant furieusement à Sadako planta ses crocs dans son bras. Bras qui s'était mis à cuir et à sentir la cuisine jusqu'à lui donner faim de son propre bras... Elle sentit un cri de peur et de douleur mourir dans sa gorge. Elle s'était redressée brusquement et en reculant si bien que son dos entra violemment en collision avec le mur. Le choc dans son pauvre dos maltraité lui arracha un gémissement plaintif. Elle se massa le dos d'une main en passant l'autre dans ses cheveux.

Son regard fut attiré immédiatement par ce qu'il restait de la lumière du jour.
La lumière, le soleil baissait. L'Alnden resta captivée d'angoisse face à ce sublime spectacle de la lumière cédant la place aux ombres infinies des arbres. Le peu de clarté se reflétait dans ses yeux de faucons en lapis-lazuli. Son estomac affamé se noua et perdit tout appétit face à la montée de l'inquiétude. "Non..." Souffla t-elle d'un ton désespéré, l'air affligé. Elle détourna le regard et baissa la tête avec résolution, serrant entre ses doigts les peaux qui la couvraient.
Et sentant cela entre ses doigts, Mei fixa les couvertures avec stupeur. (D'abord, elle est toute nue là-dessous ? ) "Où suis-je ?" Murmura t-elle, elle porta nerveusement la main droite à sa gorge, pour vérifier si elle portait toujours la chaîne avec l'anneau de lune. Son bras blessé la tirailla, elle baissa les yeux et regarda sous sa manche pour voir un bandage. Les yeux exhorbités. Elle tourna ensuite la tête pour embrasser la vaste pièce et ses éléments du regard.
Où qu'elle soit, elle devait en partir avant que la nuit ne soit totale...

Mei s'extirpa du lit en tirant les peaux avec elle. "Vite, vite, je dois m'en aller !" Répéta t-elle inlassablement, mais à peine fut-elle levée qu'elle se rassit aussitôt. Mince, ses jambes flageollaient !
Rassise, elle se souvint du combat contre Sadako, et un autre sujet d'inquiétude la prit. *Je n'ai rien pu faire... Rien du tout...* Pensa t-elle en baissant la tête de honte.
Et puis, ces images...
Est-ce que Ling lui en voulait vraiment ? *Je lui ai dit des choses horribles après... Je n'ai pas supporté la vue du sang !* Se rappela t-elle en sentant les larmes couler sur ses joues pâles et tomber au sol dans un 'ploc... ploc ploc...'

La jeune Alnden releva les yeux sur la lampe à huile. Elle la fixa en pleurant avec des petits gémissements avant de secouer la tête et d'essuyer vainement ses joues en se rappelant le Mälden. Elle le chercha du regard dans la pièce, se rappelant combien elle avait été méchante avec son sauveur. C'était sûrement lui qui l'avait soignée et amenée ici. Mais pourquoi ici ? Il y avait l'arbalète qui avait blessé Sadako, ça devait être... Chez lui ?
Mei entra immédiatement dans un délire qui lui fit exploser la barre de l'angoisse : "et s'il a une famille !! La nuit tombe ! Je dois m'en aller d'ici sinon je vais-je vais..." pensa t-elle à voix haute. Priant pour que son cheval soit encore dans les parages ! Son regard passa sur la broche, son ventre cria famine, elle l'engueula : "non !! Mais ça n'est pas approprié d'avoir faim !!" "Je n'ai pas faim ! Je ne mérite pas de manger ! Ling me déteste !"

Alors que Mei subissait le doute et la panique, la porte d'entrée de la cabane s'ouvrit sans aucun bruit. Le silence ne semblait toutefois pas la préoccupation première de celui qui avait ouvert la porte. Le bruit de ses pas raisonnèrent sur le plancher, puis sa voix se fit entendre alors qu'il se tournait vers l'entrée :

"Reste dehors Radulf."

Allez savoir à qui s'adressait le guerrier. Un autre homme peut-être. Il se tourna ensuite et apperçut Mei, assise sur le petit lit. Une expression de surprise passa sur son visage, puis il se mit à sourire. Il referma la porte derrière lui.

Il s'approcha du ratelier d'arme sans la quitter du regard et déposa une hache servant visiblement à couper du bois. Il avait quelques fagots sous l'autre bras. Il alla ensuite à la cheminée pour déposer sa cargaison, puis se dirigea vers la table tout en dénouant son long gant de métal.

"Je suis étonné de vous voir déjà éveillé. Veuillez pardonner le dénuement de cette demeure. Je me doute qu'une prêtresse telle que vous a du connaître de meilleur logi mais c'est tout ce que je possède."

Il posa le gant sur la table, ce qui provoqua un tintement métalique, puis il releva ses yeux bleus sur Mei.

"Vous devez avoir faim. Je vais vous donner de quoi vous restaurer."

Citation :

Mei : Blessures modérées (+ 1 niveau de vie donc)
2xp

(La joueuse en plein trip Ladyhawke, dresse un autel à la gloire de la MJ )

Mei se recroquvilla comme une petite souris et répondit au sourire par un sourire timide au guerrier Mälden en l'écoutant. Quand il s'excusa de la qualité de son logis, l'Alnden devint rouge et secoua frénétiquement les mains : "oh !! Non, non, non, mon seigneur, c'est plus que ce que je mérite !" S'exclama t-elle un peu trop fort et d'un ton assez aigu avant de baisser humblement la tête et les yeux en posant les mains sur ses genoux. "Je vous remercie beaucoup de m'avoir sauvée mais je vous présente mes plus humbles excuses pour mon attitude odieuse de tout à l'heure... - Dit-elle de sa voix redevenue la plus douce avant de se mordiller la lèvre inférieure et d'ajouter avec plus de crainte - je vous prie de croire que mes paroles présentes ne sont pas motivées par l'hypocrisie, seigneur Gunnolf."

Et comme la jeune prêtresse de Jaya était décidée à faire profil bas vue comment elle s'était comportée *j'ai embrassé les lèvres d'une tête décapitée, je suis horrible !* <-- larmes immédiates (Mei est une pleurnicheuse, hein, vous rappelle). Je disais donc, que Mei ayant décidé de faire profil bas, elle resta la tête et les yeux baissés - jusqu'à ce que son respectable hôte lui ordonne de faire le contraire - pour ajouter avec beaucoup plus d'aplomb mais pressée : "excusez-moi mais, je-je dois partir maintenant, la nuit et tombée, je dois partir !!"
L'Alnden pensa à toutes les victimes, les enfants, le spectre de l'enfant qu'elle n'avait pas hésité à trucider une seconde fois, et la simple idée de faire la même chose aux enfants (décida t-elle) de son bienveillant hôte la fit se lever. Et se diriger vers la porte d'un air décidé et angoissé. Mais en titubant.

Answald afficha une mise soucieuse alors que Mei se mettait à paniquer franchement.

"Vous n'avez pas besoin de vous excuser," commença-t-il. Mais il eut l'impression qu'elle ne l'entendait pas.

La jeune fille se leva pour tenter de rejoindre la porte. Son pas était difficile et le guerrier s'interposa, posant les mains sur ses frêles épaules et fronçant des sourcils comme un grand frère contrarié.

"Dans votre état, ce n'est pas raisonnable. Je ne peux vous laisser sortir ainsi. De plus, une prêtresse me serait d'une grande aide."

Sans plus d'explication, il la dirigea vers la chaise la plus proche et la força à s'asseoir. Après un dernier regard, il alla vers la pièce de viande qui continuait de rotir. Il retira la broche puis retourna à la table pour déposer la viande dans un large plat en terre cuite. De plus près, cela ressemblait à plusieurs côtes. Peut-être était-ce du cerf, au vu de la taille. Sortant un court poignard fixé à sa ceinture, il découpa une portion, sans doute pour Mei, puis une autre, sans doute pour lui. Et une troisième.

Derrière la porte, un gémissement se fit entendre et Answald retourna auprès de celle-ci. Il l'ouvrit et un loup blanc entra dans la cabane, se frottant contre les jambes de son maître, puis leva ses yeux jaunes sur Mei.

"Je vous prie de manger. Si vous voulez partir, faites le demain matin, le temps de reprendre des forces."

Mot magique pour que Mei reste : aide.

L'Alnden papillonna des yeux, comme si sortant d'un autre mauvais rêve quand le Mälden s'interposa entre elle et la porte et posa les mains sur ses épaules. Le contact lourd la fit se tenir bien droite, en général elle évitait les contacts, ça la mettait mal à l'aise. Et le regard de grand frère lui rappela Baldwin et cela fit naître un petit sourire nostalgique sur son visage rond. Puis Answald la fit s'asseoir d'autorité et Mei ne chercha plus à s'en aller, puisqu'il avait besoin d'aide. "Vous avez besoin des services d'une prêtresse ? Pourquoi ? Vous ou quelqu'un est malade ?" Demanda t-elle aussitôt avec cette douceur concernée qui la caractérisait. Elle leva sur le guerrier Mälden ses grands yeux d'oiseau. Posant sagement les mains sur ses genoux. A le revoir comme ça, Mei trouva le Mälden très grand (très très grand) elle devait lui arriver à l'épaule ? Très blond, (elle se sentit moins seule ) et très beau. En plus de très miséricordieux pour l'avoir sauvée et soignée au lieu de l'avoir tuée.

L'Alnden fronça légèrement les sourcils en détournant les yeux, se demandant à partir de quel moment le guerrier avait fait irruption précisément ? Est-ce qu'il avait vu toute la scène ? Sa grande soeur ? Ses autres pauvres victimes ?

Elle remarqua le loup blanc et son regard bleu roi resta concentré sur le bel animal aux yeux d'or. La bouche ouverte et le regard brillant d'admiration. Elle sourit à l'animal et lui glissa un bonjour d'une voix douce, elle avait rêvé de loups qui la dévoraient, mais bon. Elle songea que la troisième portion devait être pour le loup blanc.

Pensive, Mei passa une main dans ses longs cheveux or et argent qui coulaient sur son épaule. Et elle baissa les yeux sur la côte grillée. Son estomac s'agita et avec un petit soupir entre résignation et soulagement, elle commença à déchirer un morceau de côte pour le porter à ses lèvres. Mordre dedans en contenant sa faim puis reposant le morceau de côte en relevant les yeux sur le grand blond aux yeux bleus (hihi)à oreilles rousses. Quand elle se rappela quelque chose et sursauta avec un petit cri "oh ! Pardonnez moi, je suis très impolie : je ne me suis pas présentée même si vous avez dû apprendre ma vocation durant le combat... Heu... Je-je m'appelle Mei ! Enchantée. Vous avez dit avoir besoin d'aide ? Cela a un rapport avec le départ des loups et des autres meneurs de cette forêt ?" Insista t-elle. Puis elle porta la main à ses lèvres, la mine inquiète "que s'est-il passé ici, mon seigneur ?" Souffla t-elle, s'imaginant déjà donner les derniers sacrements (ou un truc approchant) à ces meneurs et à ces loups disparus qui étaient morts... Voire pire. Mei, emportée par la vague de l'imaginaire débridé, devint encore plus pâle qu'elle ne l'était déjà. Et encore plus triste et anxieuse. Pas à cause du travail, mais à cause des pauvres morts... Et du sang.

Sauf son bide, lui tout va bien 'donne moi la bouffe' qui fit grwooooooo. Obligeant la jeune fille à le faire taire d'une autre bouchée de viande. "Pardon..."

Answald mangeait sans rien dire, écoutant sans doute ce que lui disait Mei avant de reprendre la parole. Lui laissant peut-être le temps de souffler un peu avant de poursuivre la conversation. Il avait donné une des côtes au loup, qui la rongeait à présent à ses pieds, et il en restait encore dans le plat.

Lorsque sa voix se fit entendre à nouveau, elle était calme bien qu'un éclat de colère brillait dans son regard. Toutefois, à en juger par ses propos, cela n'était pas contre Mei qu'il était irrité.

"Il y a de cela quelques temps... Je dirai trois semaines environ... La forêt a commencé à changer. C'était pernicieux mais l'on ne peut tromper ceux qui vivent ici. Les animaux se faisaient rares, les oiseaux migraient. Ils sentaient le mal au plus profond de leur être et le fuyait. Nous le ressentions par leur biais. Les loups eux-même ont commencé à partir, sauf ceux qui étaient dévoués à un meneur. Puis le mal s'est étendu aux terres de Varsvajheim, comme vous le savez sûrement. Et ensuite..."

Il marqua une pause pour soupirer. Ses oreilles se couchèrent et es yeux se fermèrent brièvement, comme s'il essayait de se rafraichir la mémoire.

"Des nécromanciens et des magiciens Norden. Peu nombreux mais suffisants pour nous damner le pion et forcer la plupart d'entre nous à partir. Ils ont pris possession de notre forêt, sans aucun doute pour nous irriter en souillant notre domaine sacré. Les meneurs se sont retirés dans les villes, pour protéger la population. Je suis resté pour les combattre et tenter de comprendre le but qu'ils poursuivent. Cette Sadako... Lorsque vous l'avez croisé, elle était à ma recherche. Son maître lui avait sûrement ordonné de me tuer. Je suis désolé qu'elle s'en soit prise à vous..."

L'Alnden écouta sérieusement le meneur en reprenant des couleurs. Puis quand il eut fini de parler, elle resta muette et grave quelques longues secondes avant d'hocher la tête en fermant les yeux "je suis là pour ça... Je comptais me rendre aux épreuves organisées par dame Sighild... Pour aider à régler les problèmes de votre royaume," dit-elle doucement. Son joli visage se remplit de compassion "alors... Les Norden sont la cause de ce qui se passe ici ?"
Mei détourna les yeux et serra les poings sur ses genoux. Elle trembla légèrement, faisant de son mieux (mais assez inutilement parce qu'elle avait les larmes aux yeux) pour cacher son trouble et être forte. Mais la simple évocation du mal que causaient les Norden lui rappelait Amarante... Et tout ce que celle-ci...
Baldwin n'était pas méchant lui, il était comme sa grande soeur.
C'est du moins ce que Mei se disait, refusant de céder à une catégorisation des Norden.

Elle respira profondément par le nez et papillonna des yeux pour éclaircir sa vue. Son regard revint à Answald : "vous dites 'des Norden' ? Ne sont-ils pas solitaires d'habitude ? - Souffla t-elle - est-ce que des mages et des prêtres sont dans cette forêt pour être protégés lors d'une attaque des villes par leurs guerriers qu'ils soutiendront ou alors... ?"
Mei tripota l'anneau de lune d'une main droite. Réfléchissant en fixant le Mälden.
"Vous n'avez pas peur tout seul ?" S'enquit-elle soudain en se penchant un peu en avant.

"Les meneurs sont toujours du genre solitaire," fit-il remarquer suite à la dernière question de Mei. Mais il en revint vite au sujet de préoccupation principal. "Oui, les Norden n'aiment pas vivre en groupe habituellement. Un point commun avec nous."

Il mordit à nouveau dans la viande. A ses pieds, le loup avait déjà terminé de ronger son os et s'était endormi.

"Mais il arrive parfois que les Norden se réunnissent en Convent. Un Convent est formé de quelques individus, parfois issu du même sang. Nos ennemis sont plus nombreux qu'un Convent. Pour qu'autant de Norden s'unnissent, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison."

Il prit un air pensif, ses sourcils se froncèrent légèrement.

"J'aimerai découvrir laquelle. Peut-être ainsi comprendrions nous mieux leur plan. Les démons ne sont pas les personnes les plus agréables à cotoyer, en raison de leur duplicité, ils manipulent souvent les gens possédant le pouvoir, pour agir à travers eux, mais jamais je n'ai entendu parler de pareille chose dans notre Histoire ! La personne qui parvient à les unir sous une même bannière doit être terriblement puissante. Et je crains fort que le dieu Nor soit plus de leur côté que du notre..."

Answald recula sa chaise et se leva. Il alla jusqu'à un petit baquet d'eau posé dans un coin de la pièce et se lava rapidement les mains. Puis il se tourna vers Mei en posant les mains sur les hanches.

"Vous êtes encore jeune mais votre détermination est un atout. Aidez moi à enquêter sur tout cela si vous souhaitez aider mon peuple. Nous vous protégerons, Radulf et moi."

Mei mangea un peu, mais genre appétit d'oiseau. Elle hocha la tête docilement. "Très bien, mon seigneur, je vous aiderai du mieux que je peux," répondit-elle en se levant. Elle titubait moins c'était déjà ça. Elle s'approcha à son tour du petit baquet d'eau et se lava les mains pensivement.
*Je ne suis pas une grande manipulatrice de magie sacrée, mais j'espère être au moins une bonne guérisseuse... Et puis, je suis plutôt douée à l'épée...*

Un petit regard en coin sur l'homme-loup pour tout de suite baisser les yeux en se demandant encore une fois ce qu'il avait vu, mais Mei ne savait pas trop si c'était vrai... Elle se redressa et recula légèrement en fixant son regard lapis-lazuli sur la flamme de la table. "Puis-je vous poser une question ?" Demanda t-elle à voix basse.

Answald parut satisfait lorsque Mei accepta de lui apporter son soutien. Il se dirigea ensuite en direction de l'armoire, faisant comme s'il n'avait pas remarqué le rapide regard de Mei sur lui. Il l'ouvrit alors que Mei posait sa nouvelle question. Sortant une épaisse couverture en fourrure, il se tourna vers elle et la fixa d'un regard inquisiteur, avant de répondre :

"Je pense que personne ici ne s'oppose à ce que vous posiez vos questions," fit-il remarquer avec un léger sourire.

Et il s'interessa de nouveau à son armoire, pour sortir ce qui ressemblait plus ou moins à un oreiller. Le meuble semblait rempli à craquer de vêtements et de couvertures. Il y avait aussi une petite boite en bois, une sorte de coffre.

L'Alnden posa sa question en rougissant comme une pivoine et au fur et à mesure sa voix s'éteignait : "... Ce que... Est-ce que vous... Est-ce que c'était réel ?"
Mei soupira de désespoir un peu comme ça : puis tourna la tête vers la fenêtre, à mon grand malheure, elle ne prêta pas attention au coffre. Si seulement il pouvait s'ouvrir par accident !
La nuit était installée, il n'y avait plus de lumière. L'Alnden fit un effort visible pour détourner les yeux du tableau des ténèbres par la fenêtre et en revenir à l'Alnden en attente de sa réponse.

Ling... Aurait toutes les raisons d'en vouloir à sa naïve petite soeur, non ?

Les mèches argentées absorbaient la lumière de la pièce. Mei tripota un peu plus nerveusement l'anneau au bout de sa chaîne. Se rappeler de se qu'elle avait vu, et du combat, le sang à son bras. Le sang sur les ailes de Ling.
Roses rouges sur la neige, que c'était joli...

"Réel ? Qu'est ce qui était réel ?" répéta Answald, interrogateur. Il ne comprenait pas les questions de Mei, ou du moins ne voyait pas où elle voulait en venir, et pivota à nouveau vers elle, la fixant de ses yeux bleus clairs. "Voulez-vous parler de la sorcellerie de cette Sadako ? Je ne sais pas ce qu'elle vous a montré, le sort ne visait que vous. Et de toute manière, vos visions vous sont personnelles. Si j'en avais été victime, je n'aurai pas vu la même chose que vous."

Answald referma l'armoire puis étendit la couverture par terre, avant de jeter l'oreiller à côté. Un lit improvisé. Il n'y en avait qu'un dans la cabane. Il se redressa ensuite, puis s'approcha de Mei avec un air soucieux.

"La magie des ténèbres est capable de faire appel aux remords de tout à chacun pour leur donner incarnation. Le sort qu'a utilisé Sadako donne vie à vos peurs, vos mauvais souvenirs et vous tue à petit feu, car la douleur qu'il provoque prend forme physique. En clair, ce que vous avez vu n'était réel que pour vous même ; car les visions tiraient leur inspiration de vos craintes, conscientes ou inconscientes. Cela vous rassure-t-il ?"

Mei expira un soupir tremblant. Elle écoutait à demi ce que lui expliquait Answald, les images de ce matin ne faisaient que tourner en boucle devant ses yeux. Le sang sur les ailes... Puis elle observa le Mälden s'installer par terre, le pauvre. "Je comprends mieux pourquoi ma Dame de la nuit a interdit la magie des ténèbres à son clergé - murmura t-elle pour elle-même avant de relever la tête - merci..."

En même temps soulagée et déçue que le Mälden n'ait rien vu. La déception était animée de vilénie. Mei se sentit sombrer dans cette déception et un petit rire étrange lui échappa. La torture psychologique de Sadako portait encore ses fruits. L'Alnden était encore trop jeune, le choc était trop dur pour elle. Se retrouver confrontée à ses victimes, si réelles... Et Ling... Ling !
Mei planta ses ongles dans ses paumes et la douleur la renvoya au présent, baissant la tête et posant ses poings lacérés sur le front. Elle remonta un petit peu puis détala rapidement pour s'asseoir sur le lit, ramenant les genoux autour de ses bras et calant sa tête entre ses cuisses. Tout ce que Sadako lui avait montré était faux, c'était ses faiblesses, rien d'autre...

Ling la détestant, si grande soeur lui en voulait ! Si... Si... Ses belles ailes avaient été arrachées, elle avait été mutilée puis tuée par la faute de sa naïve cadette !! Jamais, jamais elle ne pourra payer assez pour se faire pardonner !!
L'Alnden tripotait l'anneau contre ses cuisses, l'autre bras autour des épaules. Elle avait oublié le Mälden, elle avait oublié où elle était. Elle était trop occupée à résister à cette envie sauvage d'aller retrouver le corps de Sadako et se venger en lui sortant les tripes du bide pour les exposer au lever du soleil.
Ou alors à jouer à chat volant avec le loup... Pour voir lequel des deux étaient le plus fourbe. Et s'il perdait, elle s'en ferait une descente de lit.
Mei commençait à exhaler la malveillance par toutes les pores de sa peau... Là, la tête entre les genoux.

Attention, pétage de plomb d'une Alnden à 10h. Malheureusement pour Mei, Answald n'était pas forcément branché en mode télépathie et ne pouvait guère deviner le trouble qui envahissait la jeune fille, les souvenirs qui la torturaient au point de faire ressortir ses mauvais penchants.

Le loup, par contre, grogna en s'éveillant. Se dressant sur ses pattes, il me le plus de distance entre lui et l'Alnden, c'est à dire en allant se coucher à côté du lit improvisé du Mälden.

Answald lui caressa la tête tout en relevant la tête en direction de Mei. Il ne disait rien mais son regard s'était fait plus inquisiteur et prudent à la fois.

"Jeune fille, j'ignore ce que vous a montré cette Norden mais vous ne devriez pas la laisser gagner ainsi, encore plus après sa mort. Vous avez sans aucun doute de bonne raison de vous tourmenter mais ce qu'elle vous a montré n'était que le reflet de vos peurs, pas la vérité."

L'Alnden releva lentement la tête, heureusement les paroles encourageantes de Answald étaient tout ce dont la jeune fille avait besoin pour s'accrocher. Elle baissa les yeux sur le loup blanc et lui adressa un regard désolé avant d'en adresser un pareil au meneur de meute. Le fixant quelques secondes en sentant sa prudence. "Oui, vous avez raison... Excusez moi je-il-il fait nuit noire, n'est-ce pas... Il fait nuit noire..."

Elle se répéta en boucle dans sa tête ce que le Mälden venait de lui dire jusqu'à en faire une règle de foi. Ca parvint à la calmer quand elle arriva à s'en convaincre, et ça prit de longues minutes jusqu'à ce que, éreintée, l'Alnden s'allonge peu à peu et s'endorme après une prière à Jaya dans sa langue. Dans sa foi, convaincue d'être dans le giron bienveillant de la déesse, elle dormit profondément sur une dernière pensée disant que demain elle devait expliquer son comportement au Mälden. Sinon ils ne pourraient pas faire équipe de manière efficace, n'est-ce pas ?

6h du matin, 31 Nîhol

Alors que l'aurore venait à peine de poindre au ciel, Answald alla réveiller Mei en lui secouant délicatement l'épaule. Sur le feu bouillait le contenu d'une marmite et il y avait deux assiettes déposées sur la table. Dessus se trouvait aussi le petit coffre qui cette nuit était encore dans l'armoire. Il était de bois verni légèrement craquelé. Answald, quant à lui, portait les mêmes vêtements que la veille.

Le loup était parti. Peut-être rodait-il aux alentours de la cabane.

Answald murmura quelques mots, informant Mei qu'elle pourrait faire un brin de toilette avec le baquet d'eau propre et qu'il ne regarderait pas, quoi qu'elle fasse. Il avait ponctué cette dernière remarque d'un léger sourire amusé, comme si justement l'idée de regarder lui avait traversé l'esprit et qu'il regrettait qu'elle fut une pure prêtresse (ces hommes, tous des pervers ).

Le meneur de loup rapporta la marmite sur la table. De la fumée s'élevait du liquide chaud. Il s'agissait d'un bouillon de légume et des restes du viande du repas d'hier. Sans doute pas le repas le plus raffiné au monde mais au moins ils n'auraient pas faim avant l'heure du midi.

"J'ai entendu dire que des monstres erraient dans les montagnes. Peut-être en apprendrions nous plus là bas ? J'ai bien trop longtemps chassé les Norden dans cette forêt pour savoir qu'ils ne savent rien d'utile. Ou qu'ils ne veulent rien dire d'utile."

Mei la tête tournée sur le côté et ses longs cheveux or et argent l'auréolant avec éclat à la lumière de l'aube, (comment ça "t'en fais une tonne" ?! Je prépare ! =}) Allongée à même le lit, avait été en train de faire un rêve très mignon, le genou droit légèrement plié, une main près de la joue (joli tableau quoi)... Elle avait rêvé de lapins, plein de lapins qui mangeaient des gâteaux de riz sur la lune. Et puis des licornes et des fées... Un joli rêve comme elle n'en avait jamais fait depuis longtemps. Même pas durant le temps où Baldwin veillait sur elle !
Quand elle se réveilla, elle passa l'index plié sous l'oeil pour essuyer une larme de sommeil et se frotter sous l'oeil. Papillonnant de ses grands yeux bleu roi. Elle écouta le Mälden en s'asseyant sur le lit, les bras tendus derrière le dos...

Et ne comprit pas du tout la signification du petit sourire de celui-ci. Elle le regarda d'un air perplexe et pencha la tête de côté, ses cheveux emmêlés coulant sur son épaule. "Merci, mon seigneur," dit-elle d'une voix douce avant d'esquisser un petit sourire content. "Vous pensez que les Norden viendraient des montagnes, peut-être ?" Demanda t-elle avant d'enchaîner par un très gentil "merci pour hier soir, vous avez bien dormi mon seigneur ?"

Elle se leva ensuite et se dirigea vers le baquet d'eau. Ses jambes la portaient sans chipoter. Elle retira sa courte veste noir et la posa sur le lit. D'abord, tournant le dos au Mälden (évidemment), elle ramena ses très longs et épais cheveux et les noua jusqu'à en faire un chignon qui, sans qu'elle le calcule , soulignait la finesse de sa nuque vue de derrière. Pour s'assurer que le chignon tienne bien, elle sortit de sa poche une petite épingle portant un papillon en argent.
Elle s'agenouilla devant le baquet avec calcul pour ne pas faire trop de bruit et donc avec une certaine grâce innocente, déboutonnant sa robe bleue au col sévère, elle la fit descendre de ses épaules jusqu'à la taille. Sa peau était très pâle, presque translucide avec des reflets dorés comme de l'or blanc.
L'Alnden se rappela son rêve et, levant les yeux sur la fenêtre pour voir le soleil illuminer, se mit à improviser une chanson sur son rêve d'une jolie petite voix tout en se lavant à l'aide d'une éponge ronde (et d'un pain de savon si possible). Le Mälden ne pouvait pas savoir, mais le chant était devenu important pour l'Alnden, surtout la nuit, l'ondine du clair de lune.

La chanson en question ( ) donnait un peu ça, sur un rythme de comptine : "5 petits lapins qui dansaient sur la lune,
1, 2, 3, 4 qui tournaient en rond,
5 petits lapins qui faisaient des ronds,
Mais où, mais où, où est le dernier ?
Ce petit lapin là, dansait sur la lune,
Et sur, le dos, d'une jolie licorne,
Ce petit lapin là, c'était le plus vieux,
Pourquoi, pourquoi, parce qu'il fumait la pipe,
5 petits lapins qui avaient donc grand faim,
Et une, et deux, et trois boulettes de riz
Ces petits lapins là, vivaient sur la lune
Et ils, mangeaient, des boulettes de riz !" Et ce, en boucle.

Mei se dépêchait quand même. Une fois qu'elle se sentit plus fraîche, elle remit et reboutonna sa robe jusqu'en haut en étirant le cou. Remettant ensuite sa veste et enfin se retournant vers Answald pour lui demander avec douceur si elle pouvait aller vider le baquet ou si elle (Mei toujours prête à se rendre utile) en aurait besoin pour la vaisselle de tout à l'heure.

Answald était assis à la table. Du moins, entre temps, il avait pris l'une de ses nombreuses armes - une épée - pour l'aiguiser avec une pierre, les jambes croisées, le dos tourné vers Mei qui se lavait donc dans le bac d'eau propre. Le meneur de loup restait imperturbable, écoutant distraitement la comptine, les yeux fixés sur la lame brillante de l'épée. Il ne disait rien, il était entièrement plongé dans cette activité.

Dans la marmite, le bouillon brûlant commençait à refroidir.

Toutefois, même le plus gentil des guerriers pouvait parfois faire preuve de malice. Orientant par accident (si je vous le jure) la lame brillante, il perçut l'image fugitive du corps Ô combien féminin de Mei. Il sourit jusqu'aux oreilles mais ne fit aucun commentaire, continuant de passer la pierre sur le fil de l'épée et quittant l'agréable reflet du regard.

Lorsque Mei eut terminé, il l'autorisa à vider l'eau du baquet, puis l'invita à manger. Il posa son épée debout, en appuis contre le pied de la table, et servit la jeune Alnden avant d'en faire de même pour lui.

"Au fait, je me suis permis de ramener ici votre cheval, la nuit dernière."

( trop fort le Ans !)

Mei vida donc le baquet, vint à table, posa les mains sur les genoux pendant que le Mälden lui servait du bouillon et le but à petites gorgées après avoir soufflé dessus légèrement. Elle le trouvait très bon ce bouillon et ça se voyait sur sa mine quasi extatique.
Quand Answald lui dit avoir retrouvé son cheval, l'Alnden posa son bol et s'exclama "merci beaucoup !! La pauvre bête a du avoir peur la nuit dernière !"

L'Alnden finit son bouillon. Elle posa le bol et ferma les yeux, le temps de réfléchir quelques secondes à la manière dont elle allait aborder le sujet avec son nouveau camarade.
Elle rouvrit et releva les yeux sur Answald avant de les baisser au moment où elle commença à parler : "heu... Je crois qu'il serait plus prudent de vous expliquer ce... Ce qui tourne pas rond chez moi..." Commença t-elle, les mains serrées l'une sur l'autre sur ses genoux.
Elle ne lui expliqua que l'essentiel du problème : elle avait été obligée de perpétrer des crimes atroces chez les Alnden et elle était bannie. Maintenant la vue du sang lui inspirait une envie de meurtres sauvages difficiles à réprimer. Et ce, spécialement la nuit.
"Sadako m'a forcée à revoir les gens que j'avais tués, ma grande soeur aussi... C'est... C'est ma faute si Ling a été tuée, mutilée, ses ailes, arrachées..." Souffla t-elle.
Maintenant depuis un jour où deux elle avait été séparée de celui qui l'avait recueillie et elle devait... Se faire pardonner... Pour cela elle était venue ici, passer les épreuves à la capitale pour apporter son aide.
"Jaya m'a offert un anneau," termina t-elle en tirant la chaîne pour montrer l'anneau au Mälden "la nuit avec je peux me transformer en chouette pour ne pas perdre le contrôle de-de l'autre. Mais je ne contrôle pas l'esprit animal, souvent j'ai envie de m'y oublier et de rester une chouette."

Mei releva de grands yeux lapis-lazuli accablés de chagrin sur le Mälden. "J'ai pensé qu'il serait plus sage de vous le dire si nous devons travailler ensemble... J'espère vous être utile, mon seigneur."